Aquarian^CA/DE

Que ressent-on lorsqu’on entend Aphex Twin jouer sa propre musique ? « Un mélange d’euphorie et de stupéfaction » note Aquarian, dont les sonorités crues s’imposent de manière frappante et immédiate. Le fruit d’expériences hétéroclites vécues par l’artiste canadien, avec des passages à Toronto, New York, Londres et Berlin, son style musical se veut précisément transatlantique ; à la croisée de l’electro drexcyenne, de la grime britannique et de l’industrielle berlinoise, il chevauche à la fois le punk rock, le trip hop, le dubstep et la bande sonore, sans jamais s’y limiter. Le résultat final est débridé et abondant, mais selon une singularité verticale. Il n’est donc pas étonnant que Aquarian ait été accueilli par une pléthore d’institutions du grand art, y compris Berghain, De School, Tresor, Dekmantel, Unsound Festival ainsi que MUTEK Barcelona et Montréal (notamment cette année). L’année 2020 a été marquée par le lancement de son premier album, The Snake That Eats Itself, sur l’étiquette Bedouin Records, diversifiant ses marques stylistiques afin d’y inclure de l’IDM, du drone et de la pop à saveur industrielle et selon un angle cinématique, mais aussi par sa collaboration avec l’artiste et chercheuse interdisciplinaire Sougwen dans le cadre de la prestation audiovisuelle live OUROBOROS.

À l’instar du premier album de Aquarian, The Snake That Eats Itself, OUROBOROS tire son inspiration esthétique et conceptuelle du nom qu’il emprunte ; une créature serpentine mythologique symbolisant les cycles de vie, de mort et de renaissance – voire même l’infini. La prestation réinterprète de manière novatrice les techniques des médias en direct et la visualisation générative de l’artiste et chercheuse chinoise Sougwen afin de tisser diverses influences en une vaste et englobante mosaïque.